LE VOYAGE D'ANDRIN III - L'AUTOMNE À SES LÉGENDES


CHapitre iII

Andrin, maintenant teinté de gris, a trouvé son abri dans les montagnes, son Avalon, d’où il regarde ses petits-enfants, chevauchant rieurs son vieux cheval bâton. Ce fidèle compagnon recousu mille fois lui souffle encore le courage fou d'arpenter gaiement la vie.

 

Entre deux pages d’un livre d’enfants, Andrin conte sa vie aux regards innocents de ses loupiots grandissant.

 

« Accrochez à chaque saison les flambeaux joyeux de vos cœurs et de vos riches talents ! Mais fuyez le corrompu, l'envieux et le jaloux. L’automne à ses légendes où des ombres surprennent les amants imprudents. Dans la vallée le loup rode et la biche s’enfuit. Le monde a ses dangers, ses mystères et ses légendes mais aussi mille beautés et trésors que la convoitise et l'appât du gain ignorent. Dansez loupiots, chantez mes campanules, le monde roule sous vos pas et l'horizon recule. »


LES AMANTS DE POITEVIN

Paroles et musique : Yoann Pesenti

L’on raconte qu’au village d’un lointain pays

Que m’en témoignent chants et maints récits dont parlent

D’un canot au mouillage, au matin deux amis voguant au marécage

 

S’en allant près des javeaux où s’accolent les mains

Oubliant que l’eau, à l’été de la Saint-Martin

Vire à la bigarade effaçant les chemins menant à la bourgade

 

Comme le conte la légende, au petit matin

Ne suivons pas le chemin des amants de Poitevin

Et restons dans les montagnes

Bien à l’abri du loup, tapis dans les campagnes

 

Les amants qu’on se le dise allaient à la bluette

Belle promise que guettent au creux d’un vert bocage

Deux yeux de jaunaille briguant épousailles par les marais sauvages

 

L’ont dit que si l’on ressent le souffle du loup

Point de virage pour y sauver le cou, ne crie gare

Et quand tombe la ruade, vains sont les branle-bas, point n’accourt la garde

 

Comme le conte la légende, au petit matin

Ne suivons pas le chemin des amants de Poitevin

Et restons dans les montagnes

Bien à l’abri du loup, tapis dans les campagnes

 

L’on raconte que revint sonnant la minuit

Sans équipage et allant au gré de l’eau, la barge

Ne restait qu’un anneau, dont nul doigt ne puit jamais orner bourgeoise

 

Comme le conte la légende, au petit matin

Ne suivons pas le chemin des amants de Poitevin

Et restons dans les montagnes

Bien à l’abri du loup, tapis dans les campagnes 

 

Comme le conte la légende, au petit matin

Ne suivons pas le chemin des amants de Poitevin

Et restons dans les montagnes

Bien à l’abri du loup, tapis dans les campagnes 


BICHE BLANCHE

D'après le traditionnels "La complainte de la blanche biche"
Réécriture et arrangements : Yoann Pesenti

Celles qui vont au bois c'est la mère et la fille

La mère va chantant et sa fille soupire

Qu'a donc à soupirer ma blanche Marguerite

J'ai bien trop d'ire en moi et je n'ose le dire

 

Je suis fille le jour et la nuit Blanche Biche

La meute est après moi et je l’entends venir

J’entends le chant du loup qui est encore le pire

Allez ma mère, allez, bien promptement quérir

 

Les chasseurs et les chiens jusqu'à demain midi

De mon frère Renaud et ses braves amis

Le loup dedans le bois, à courre Blanche Biche

Arrête-le Renaud, arrête je t'en prie !

 

Trois fois les a cornés, de son cornet de cuivre

Mais les vaillants soldats, la Blanche Biche ont prise

Mandent le cuisinier, qu'il prépare la biche

Le malheureux bourreau dit « Je ne sais que dire »

 

Elle a le cheveu blond et le sein d'une fille

La larme dans ses yeux, s’en fut en ses cuisines

On en fait un festin aux barons héroïques

Nous voici tous sied, hors blanche Marguerite

 

Vous n'avez qu'à manger, suis la première assise

Mon cœur est dans le plat et mon âme aux chevilles

Mon passé répandu par toute la cuisine

Et sur vos noirs charbons mon souvenir y grille

 

Celles qui vont au bois c'est la mère et la fille

La mère va chantant et sa fille soupire

Qu'a vous à soupirer ma blanche Marguerite

J'ai bien trop d'ire en moi et je n'ose vous dire.


AVALON

Paroles et musique : Yoann Pesenti

Il était un abîme, où plongeaient maints torrents

Des terres opalines aux cascades d’argent

Au vert des longues cimes traversées de layons

J’y trouvais mon asile, mon île, mon Avalon

 

Je sens s’agiter mon pendule

Le vent, me dit que vient l’hiver

J’entends mes jeunes campanules

Chantant, les deux pieds dans la rivière

 

Il était une cour, où logeait ma chaumine

Volait au petit jour le parfum de Manon

J’y vivais fièrement à l’abri des collines

Mon humble logement, mon île, mon Avalon

 

Rêvons à explorer la ville

Chantons, ici l’heure est à la danse

Courrons le long des nants rapides

Sachons qu’au loin la terre est immense

 

Il était un navire, sur un feint océan

Où résonnaient les rires de loupiots innocents

Se rêvant en marins, à tracer des sillons

Pour y trouver demain, leur île, leur Avalon

 

Rêvons à explorer la ville

Chantons, ici l’heure est à la danse

Courrons le long des nants rapides

Sachons qu’au loin la terre est immense

 

Rêvons à explorer le monde

Chantons, ici l’heure est à la danse

Courrons le long des nants rapides

Sachons qu’au loin la terre est immense