LE VOYAGE D'ANDRIN II - à l'été, les flambeaux...


CHapitre iI

Dans la chaleur de l’été, Andrin et sa Manon se retrouvent loin des plaines sur le chemin des moissons.

A la cour, une menace à l’œil jaune et au regard envieux, s’est jetée derrière eux. Un loup rode, on l’a vu près du bois, les témoins le racontent. Il approche ; et dans sa mâchoire ouverte, ses crocs saillants sont prêts à briser les rêves de nos jeunes amants.

Sur la route, Andrin et Manon se pressent à la recherche d'un abri, d'une nouvelle maison et d'un espoir à poser au-delà d’un pays qu'ils ont fui.


Combien de chemins usés sous leurs pas ? Combien de jours maigres et de nuits sans toit ? Combien de temps à guetter le loup aux aguets ?

Il en aura fallu traverser des pays et s’atteler à la tâche sous le cuisant soleil des champs de pailles pour qu’auprès de la belle Manon, Andrin puisse enfin prendre le temps de rêver à demain, à la chaleur d’un foyer nouveau, qu’on égaie de cris d’enfants comme l’on allume à  l’été, les flambeaux…


paillasses et paillassons

Paroles et musique : Yoann Pesenti

Quand viennent, viennent les beaux mois de l’an je me trouve à la plaine
Au pays de l’an, de l’angoumois, diguelan, y moissonner la graine
Quand viennent, viennent les beaux mois de l’an je me trouve à la plaine
Au pays de l’an, de l’angoumois, diguelan, y moissonner la graine

Paillasses et paillassons, mains sur la fourche, mains sur la fourche
Paillasses et paillassons, mains sur la fourche et ratissons...

Au beau milieu de maints lopins brûlants que j’y connais ma peine
Les pieds, les pieds dans les crottins, diguelan, à traîner mon trident
Au beau milieu de maints lopins brûlants que j’y connais ma peine
Les pieds, les pieds dans les crottins, diguelan, à traîner mon trident


Paillasses et paillassons, mains sur la fourche, mains sur la fourche
Paillasses et paillassons, il’y a la panière sur l’canasson
Paillasses et paillassons, mains sur la fourche, mains sur la fourche
Paillasses et paillassons, mains sur la fourche et ratissons !

À la frairie des moissons de l’an où l’on y prend ripaille
Les pieds, les pieds, dansent au tourdion, diguelan, et les mains à la taille
À la frairie des moissons de l’an où l’on y prend ripaille
Les pieds, les pieds, dansent aux tourdion, diguelan, et les mains à la taille


Paillasses et paillassons, mains sur la fourche, mains sur la fourche
Paillasses et paillassons, mains sur la fourche et ratissons...

Pour les amants, les beaux amours se font au confort de la paille
Aux feux, aux feux de la Saint-Jean, diguelon, au bourg du canton
Pour les amants, les beaux amours se font au confort de la paille
Aux feux, aux feux de la Saint-Jean, diguelon, au bourg du canton


Paillasses et paillassons, mains sur la fourche, mains sur la fourche
Paillasses et paillassons, il’y a la panière sur l’canasson
Paillasses et paillassons, mains sur la fourche, mains sur la fourche
Paillasses et paillassons, mains sur la fourche et ratissons !

Paillasses et paillassons !


j'ai vu le loup

D'après les traditionnels "J'ai vu le loup, le renard, le lièvre" et "Ai vist lo lop"
Réécriture et arrangements : Yoann Pesenti

J’ai vu le loup, à la Lune pleine, j’ai vu le loup à la nuit tombée

J’ai vu le loup, à la Lune pleine, j’ai vu le loup à la nuit tombée


C’est moi–même qui l’ai guigné, j’ai vu le loup, à la Lune pleine
C’est moi–même qui l’ai guigné, j’ai vu le loup à la nuit tombée

C’est moi–même qui l’ai guigné, j’ai vu le loup, à la Lune pleine
C’est moi–même qui l’ai guigné, j’ai vu le loup à la nuit tombée

J’ai ouï le loup, le gris, le fiel, j’ai ouï le loup, à la nuit chanter

J’ai ouï le loup, le gris, le fiel, j’ai ouï le loup, à la nuit chanter


C’est moi–même qui l’ai rechigné, j’ai ouï le loup, le gris, le fiel
C’est moi–même qui l’ai rechigné, j’ai ouï le loup, à la nuit chanter

C’est moi–même qui l’ai rechigné, j’ai ouï le loup, le gris, le fiel
C’est moi–même qui l’ai rechigné, j’ai ouï le loup, à la nuit chanter

J’ai vu le loup de par la plaine, j’ai vu le loup, à la nuit rôder

J'ai vu le loup de par la plaine, j’ai vu le loup, à la nuit rôder


C’est moi–même qui l’ai rebeuillé, j’ai vu le loup de par la plaine,
C’est moi–même qui l’ai rebeuillé, j'ai vu le loup, à la nuit rôder

C’est moi–même qui l’ai rebeuillé, j’ai vu le loup de par la plaine,
C’est moi–même qui l’ai rebeuillé, j'ai vu le loup, à la nuit rôder

Chante le loup, le regard alerte, chante le loup, au premier du mois
On l’a vu faisant le tour de l’arbre, chante le loup, le regard alerte
On l’a vu faisant le tour de l’arbre, chante le loup, à l’orée du bois

Lorsque l’on trime dans les champs de paille, pour se gagner quelques sous,
Sur le chemin du village, chante le loup le regard alerte
Résonne dans les feuillages, au matin dés l’aube, le chant du loup

Chasse le loup, le regard alerte, chasse le loup, au premier du mois
On l’a vu faisant le tour de l’arbre, chasse le loup, le regard alerte
On l’a vu faisant le tour de l’arbre, sonne dés l’aube, le chant du loup

J’ai vu le loup à la nuit tombée


les flambeaux

Paroles et musique : Yoann Pesenti

Le ciel est bel, le soir ouvre ses mains
Tournent les ailes du moulin, j’en oublie mon fardeau


Le feu du jour, relâche son étau
Je retrouve mon amour à l’orée du château

Peau contre peau au doux temps des amours
L’on allume au demi-jour, à l’été, les flambeaux

Dans le jardin, le rossignol chantant
Nous vivons les beaux amants au doux son du ruisseau


Par trois brunantes, au havre des rameaux
Fière, mon amie galante a donné nos flambeaux…

L’un, mantelet, posera châtelet aux sommets verdoyants
L’œil à la garde, main à l’hallebarde à combattre les tourments
Loin des goules cauteleuses qui charment l’imprudent

Vivons encore, demain, le temps est beau
Nos yeux brillent comme l’or au reflet du ruisseau
Serrons nos corps, le monde est au repos
L’on allume près de l’eau, à l’été, les flambeaux

Et quand souffle le vent, l’une, la fleur au gant mènera jusqu’au printemps
Sa fine bouture que malmène nature de ses beaux pétales blancs
Tourne, tourne le moulin et scion deviendra grand

Et courant au bois, au huitième du mois, l’une vive et sans candeur
Et bien que chétive en son corps de grive se glissera sans douleur
Au travers des broussailles qui ficelleront le cœur de son amant

Vivons encore, demain, le temps est beau
Nos yeux brillent comme l’or au reflet du ruisseau
Serrons nos corps, le monde est au repos
L’on allume près de l’eau, à l’été, les flambeaux

Vivons encore, demain, le temps est beau
Nos yeux brillent comme l’or au reflet du ruisseau
Serrons nos corps, le monde est au repos
L’on allume près de l’eau, à l’été, les flambeaux